DevSecOps et Kubernetes : sécuriser les conteneurs de logiciels

Gabin P.
Date publication
May 13, 2024
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5 min
DevSecOps et Kubernetes : sécuriser les conteneurs de logiciels

Véritable fer de lance de la gestion de conteneurs et du déploiement d’applications, Kubernetes est une plateforme open-source à la fois flexible et évolutive. Elle permet aux entreprises de déployer et de gérer des applications de manière efficace à grande échelle, et c’est ce qui lui a permis de gagner en popularité depuis son lancement en 2014.

Toutefois, au fil du temps, les risques et les menaces se sont intensifiés. Les conteneurs d’applications sont souvent pris pour cible par les cybercriminels, imposant l’adoption d’une approche intégrée de la sécurité dès le début du cycle de développement.

Afin d’y parvenir, la méthodologie DevSecOps peut être un excellent choix puisqu’elle incorpore la sécurité dans chaque aspect du processus de développement et de déploiement.

Kubernetes dans un contexte DevSecOps : tout comprendre

Souvent surnommé K8s, Kubernetes est un système open-source pour l’automatisation du déploiement, de la mise à l’échelle et de la gestion des applications conteneurisées. Conçu à l’origine par Google, il offre une architecture hautement évolutive et résiliente, idéale pour les environnements modernes de développement logiciel.

Néanmoins, en raison de sa complexité et de sa nature distribuée, Kubernetes peut être sujet à diverses vulnérabilités et attaques potentielles. Parmi les principales préoccupations, on compte la gestion des identités et des accès, la sécurité des réseaux, la gestion des secrets et configurations sensibles, ou encore la surveillance continue de l’environnement.

C’est pour relever ces défis qu’il est impératif d’adopter une approche proactive dès le début du cycle de développement. L’approche DevSecOps se révèle particulièrement pertinente, puisqu’elle intègre la sécurité dans chaque phase du processus.

Suivre cette voie permet aux équipes de mieux protéger leurs déploiements Kubernetes, tout en favorisant l’innovation et la rapidité de mise sur le marché !

Qu’est-ce que le DevSecOps ?

Le DevSecOps repose sur les mêmes principes de collaboration et d’automatisation que le DevOps, mais y ajoute un accent particulier sur la sécurité. Ses principaux piliers incluent l’intégration continue, la livraison continue, l’automatisation des tests et la rétroaction continue. Tous ces principes sont appliqués dans une optique de sécurité.

En outre, la philosophie « Shift Left » consiste à intégrer la sécurité le plus tôt possible dans le cycle de développement. Dans le contexte de Kubernetes, il s’agit de prendre en compte les exigences de sécurité dès la phase de conception des applications et infrastructures.

Les activités de sécurité sont déplacées vers la gauche du pipeline de développement, ce qui permet aux équipes d'identifier et de corriger les vulnérabilités avant qu’elles ne deviennent des problèmes majeurs.

Un autre pan crucial est l’automatisation des processus de sécurité tels que l’analyse des vulnérabilités, la conformité aux politiques de sécurité et la gestion des identités. Ceci permet aux équipes de réduire les erreurs humaines, et d’assurer une mise en œuvre cohérente des meilleures pratiques de sécurité.

De plus, l’automatisation permet de détecter et de répondre rapidement aux menaces pour renforcer la posture de sécurité globale de l’infrastructure Kubernetes

Comment intégrer la sécurité dans le pipeline DevOps pour Kubernetes ?

L’intégration efficace de la sécurité dans le pipeline DevOps pour les déploiements Kubernetes repose sur plusieurs actions clés. Tout d’abord, les outils de sécurité doivent être intégrés à chaque étape du pipeline DevOps, de la construction à la production.

Ceci inclut l’utilisation d’outils d’analyse statique et dynamique des vulnérabilités, de scanners d’images de conteneurs, de vérifications de conformité, et de tests de pénétration automatisés. En outre, les images de conteneurs doivent être sécurisées dès leur création.

Il faut donc utiliser des images de bases sûres, mettre en œuvre de bonnes pratiques de configuration, numériser les images pour détecter les vulnérabilités, et signer les images pour garantir leur authenticité.

Afin de détecter les vulnérabilités et les faiblesses de sécurité dès que possible, les tests de sécurité automatisés doivent aussi être intégrés au pipeline CI/CD. Il s’agit notamment de tests d’injection de SQL, de code, de tests de sécurité réseau et autres essais spécifiques à l’application.

La gestion des secrets et des configurations sensibles, quant à elle, doit être centralisée et sécurisée. Les solutions telles que Kubernetes Secrets ou autres outils externes permettent de stocker et gérer les secrets de manière sécurisée, au même titre que les services de chiffrement.

Par ailleurs, il est très important de limiter l’accès aux secrets uniquement aux applications et aux utilisateurs autorisés !

Comment optimiser Kubernetes ?

Afin de garantir un environnement Kubernetes sécurisé, vous pouvez adopter plusieurs pratiques recommandées. En voici un tour d’horizon.

Veillez tout d’abord à définir des politiques de sécurité réseau, afin de limiter l’exposition des services Kubernetes aux attaques.

Les équipes doivent configurer des règles de pare-feu et des listes de contrôle d’accès réseau (ACL), afin de contrôler le trafic entrant et sortant des pods et des services.

Il est aussi très important de mettre en place un contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) pour limiter les privilèges des utilisateurs et des applications.

Ceci requiert de définir des rôles et des permissions granulaires pour chaque composant de l’infrastructure Kubernetes, en s’assurant que seuls les utilisateurs autorisés ont accès aux ressources nécessaires.

Par ailleurs, la surveillance continue de l’environnement Kubernetes est cruciale pour détecter les activités suspectes et les vulnérabilités potentielles.

Les outils de surveillance des journaux, des métriques et des événements permettent de détecter les anomalies et les comportements malveillants, tandis que des alertes permettent une réponse rapide aux incidents.

Comment configurer la gestion des informations sensibles ?

La fonctionnalité « Secrets » de Kubernetes permet de stocker et de gérer les informations sensibles telles que les clés d’API, les jetons d’authentification et les certificats TLS.

En l’utilisant, les équipes peuvent stocker leurs secrets de manière sécurisée, en s’assurant qu’ils sont cryptés en transit et au repos.

Bien évidemment, il est possible d’utiliser des outils externes en complément pour stocker et gérer les secrets de manière centralisée. Certains outils offrent des fonctionnalités comme la rotation automatique des clés et l’audit des accès.

Par ailleurs, les configurations sensibles telles que les fichiers de configuration et les variables d’environnement doivent aussi être sécurisées.

Limiter l’accès à ces configurations et utiliser des solutions de chiffrement permet de protéger les données sensibles lorsqu’elles sont stockées ou transmises.

Quel rôle peut jouer Kubernetes en DevSecOps ?

Au sein d’un environnement DevSecOps, la surveillance continue de la sécurité est essentielle pour détecter rapidement toute menace et anomalie ou pour répondre aux incidents de sécurité. S’il est possible d’utiliser DevSecOps pour sécuriser Kubernetes, il est également possible d’utiliser Kubernetes comme outil DevSecOps !

Le logiciel offre des fonctionnalités permettant d'automatiser la sécurité. Ainsi, les équipes peuvent anticiper et résoudre les problèmes de sécurité en adoptant une mentalité « Shift Left » pour réduire les risques et vulnérabilités.

On retrouve par ailleurs des fonctionnalités intégrées pour la collecte et la visualisation des journaux et des métriques des applications et de l’infrastructure. Vous pouvez aussi utiliser des solutions comme Prometheus et Grafana pour surveiller les performances en temps réel, la disponibilité et la sécurité des clusters Kubernetes.

En combinant les métriques et les journaux avec des outils d’analyse avancée, il devient possible de détecter les anomalies de comportement et les indicateurs de compromission potentiels. Par exemple, la détection d’une augmentation soudaine du trafic réseau ou d’un accès inattendu à des ressources sensibles peut indiquer une activité suspecte.

Un autre point fort de Kubernetes est la possibilité de configurer des alertes et des notifications pour informer les équipes de sécurité en cas de détection d’anomalies ou d’incidents de sécurité. Ces alertes peuvent être intégrées aux outils de gestion des incidents pour une réponse rapide et coordonnée. La plateforme facilite aussi la mise en œuvre de processus de réponse aux incidents : isolement des charges de travail compromises, restauration à partir de sauvegardes, mise à jour des politiques de sécurité…

En outre, Kubernetes permet l’intégration d’outils de sécurité tiers comme les systèmes de détection et prévention des intrusions (IDS/IPS), les scanners de vulnérabilités et les plateformes de gestion des incidents. Ceci permet aux équipes DevSecOps de tirer parti des solutions de sécurité spécialisées pour renforcer la posture de sécurité de leur environnement Kubernetes.

Conclusion : DevSecOps et Kubernetes, une synergie au service de la cybersécurité

Adopter DevSecOps dans un environnement Kubernetes représente un grand pas vers une infrastructure sécurisée et résiliente, tandis que Kubernetes joue un rôle clé en DevSecOps en fournissant une plateforme robuste et flexible pour déployer et gérer les conteneurs d’applications.

Cette plateforme brille par l’automatisation des tâches de sécurité, la gestion des identités et des accès, la gestion des secrets ou encore la surveillance et la réponse aux incidents de sécurité. Utiliser K8 dans un environnement DevSecOps permet aux organisations de bénéficier d’une infrastructure agile, évolutive et sécurisée, capable de répondre aux exigences modernes de sécurité.

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